Un nouveau récit pour les graines

Petits semis deviendront grands…

A votre avis : si vous demandez à un paysan de citer l’aspect qui lui plaît particulièrement dans son métier, que vous répondra-t-il ? Nourrir les gens, voilà une noble activité, non ? Trier et sélectionner ses graines, les stocker à l’abri de la lumière le temps de l’hiver venu, puis préparer de nouveaux semis… les laisser prendre lentement, puis pousser à l’air libre, dans une transformation, une mue continuelle… Jusqu’à la récolte, et la fin d’un cycle qui ne signifie jamais que le début d’un autre… Le cycle de la vie, c’est beau non ?

De fait, depuis des décennies que notre agriculture s’est industrialisée, l’histoire a quelque peu changé : d’abord, les paysans ont perdu leur casquette de semenciers, cette casquette qui faisait l’un des plus beaux attraits de leur métier, qui faisait d’eux des acteurs-clés de la biodiversité et de la Vie. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux ne sont plus que de simples opérateurs dans un cycle de production rationalisé et amendé à l’extrême. Les consommateurs captifs de grandes firmes qui leur fournissent des semences calibrées et surtout stériles, les obligeant à utiliser toujours plus d’intrants et de pesticides de synthèse, en plus de devoir repayer chaque année…

Il y a un peu plus d’un an, nous vous avions parlé du Seed Tour, ce voyage d’un an réalisé par une jeune Française, pour partir à la rencontre de paysans qui avaient conservé ou retrouvé ce métier de semencier. L’objectif initial d’Auriane, c’était de trouver d’autres pratiques et solutions, afin une fois revenue d’essayer de les diffuser au plus grand nombre. Au final, ce voyage d’un an, entre Mexique, Cuba, Sénégal, France et Inde, a été un traumatisme pour elle. Traumatisme de voir et de vivre en vrai, en direct, des choses dont on entend généralement seulement parler dans les médias : la pollution, l’accaparement des terres, la misère de travailleurs agricoles dont le taux de suicide est supérieur à celui de la population générale…

Dates de l’exposition : du 8 avril au 5 mai

Mais comme dans toute aventure humaine, ce Seed Tour lui a aussi et surtout permis de faire de très belles rencontres. Tous ces « Gardiens des Graines », 80 au total, qu’elle a rencontrés, interviewés, filmés, en chemin, et qu’elle veut maintenant mettre en lumière autant que possible, pour montrer qu’une autre agriculture, d’autres voies, sont possibles. Le résultat, c’est le site Internet qui continue de s’enrichir, mais aussi une association… et une exposition nomade dont nous avons le plaisir d’accompagner le lancement, à la MJC de Nogent-sur-Marne vendredi prochain. A cette occasion, plusieurs petits films tournés par Auriane seront projetés, en sa présence, afin d’alimenter les discussions. Nous espérons que vous répondrez nombreux à l’invitation !

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